<b>Récit dans le contexte de la prise de Toulon par les Anglais</b> <br> <br>A Barjols, la diligence attendait, prête à partir. Suspendu à une chaîne, un pauvre quinquet diluait la pénombre ; sous sa lueur parcimonieuse parut, gracieuse dans une witzchoura de coupe sobre, une jeune femme. Le capuchon doublé de fourrure formait une auréole neigeuse autour de l’ovale irréprochable de son visage que des yeux limpides illuminaient. <br>Soulevant ses doigts fins chargés de bagues, la belle matinale s’adressa à Julien : <br>- Auriez-vous l’obligeance de m’aider à monter dans cette voiture ? ». <br> <br>Davantage par amour pour la séduisante Marion que par conviction politique, Julien s’engagera dans un complot contre Napoléon, destiné à ouvrir les villes de Toulon et Marseille aux Anglais, alors maîtres de la Méditerranée. Il côtoiera Paul François Barras, entre Fox-Amphoux et les Aygalades, dans la cité phocéenne, le général Guidal et d’autres personnages fantasques, prêts à jouer leur vie pour renverser l’Empire... <br>Il rencontrera l’ex-roi d’Espagne Charles IV, puis l’Amiral Cotton, commandant l’escadre anglaise stationnée devant Marseille… <br>Après une incarcération au bagne de Toulon où il connaîtra les affres de la vie quotidienne des prisonniers, il mesurera progressivement comment l’efficace police de Napoléon mettra en échec la conspiration. Les rêves de conquête s’étioleront. Ainsi s’effondreront les « moulins de papier »… <br> <br> <b>Un roman historique palpitant qui emporte le lecteur en plein coeur de l'époque napoléonienne</b> <br> <br>EXTRAIT <br> <br>Julien se hâtait le long des venelles tortueuses où traînaient des enfants en guenilles. Sur les boulevards, il chercha Marion : en toute jeune femme drapée dans un châle, ou trottinant sous un esprit à plume, il crut la reconnaître. Frémissements, enchantements fugaces, illusions… La jolie Barjolaise avait disparue. <br>Après des heures de prospection inutile, il déambula jusqu’à la mer. Lissées par le vent, de gigantesques élytres opalins gonflaient au-dessus des flots tumultueux. L’eau projetait son écume avec des bruits de verre contre les rochers bleuâtres, les digues, les ventres rebondis des navires, luisants comme des crabes. <br> <br>À PROPOS DE L'AUTEUR <br> <br>Peintre, poète et écrivain, grand voyageur, <b>Alain Billy</b>, originaire du Var, a été directeur d’Instituts Français en Algérie (Tlemcen), en Indonésie (Yogyakarta), en Grèce (Thessalonique), au Maroc (Oujda et Essaouira). <br>Auteur multiforme, il a édité sept romans aux éditions Fleuve Noir, trois romans aux éditions Albin Michel, un roman aux éditions Belfond, un roman aux éditions Baie des Anges, un recueil de textes et dessins aux Éditions Parole, un conte pour enfants aux Éditions Temps Parallèle, deux livres de voyage aux Éditions Anako, cinq ouvrages de poésie… <br> <i>Les moulins de papier</i> le ramènent dans le passé et dans sa région.
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<b>Le récit biographique passionnant d’un faux-monnayeur dans le Valais du XIXe siècle.</b> <br> <br>Joseph-Samuel Farinet a bel et bien existé. Né en 1845 et mort en 1880, ce faux-monnayeur est vite devenu un héros fabuleux. Ce n’est ni le héros de légende, ni le mythe folklorique valaisan, ni même le fait divers en soi, aux allures de roman policier, qui intéressent Charles-Ferdinand Ramuz. Farinet incarne cette liberté que veut célébrer le poète ! <br> <br>Au-dessus du village de Mièges en Valais, Maurice Farinet, fils de contrebandier, fabrique imperturbablement de la fausse monnaie avec de l’or qu’il recueille au sein de la plus haute montagne surplombant son village. Il écoule ses pièces d’or sans peine auprès des gens du pays, tous acquis à sa cause. N’est-ce pas de l’or pur officiellement attesté? Et cette monnaie n’est-elle pas plus fiable que celle du gouvernement? Arrêté à Aoste et condamné à six ans de réclusion, Farinet s’échappe de prison par deux fois et se réfugie toujours plus haut dans ses montagnes où il se croit invincible. Pourtant, malgré la solidarité villageoise, la proposition d’un compromis qui le fera renoncer à son or et l’amour entrevu dans le regard d’une jeune fille, le destin de cet esprit rebelle à toutes les lois humaines semble joué. <br> <br>Postface de Philippe Renaud du centre de recherches sur les lettres romandes à Lausanne (CRLR). <br> <br> <b>L’histoire de Farinet, cet hymne à la liberté, est racontée par l'auteur dans une langue rude, simple, à la respiration haletante, reflétant bien le caractère et la vie des montagnards.</b> <br> <br>EXTRAIT <br> <br>– Oui, a continué Fontana, parce que je dis, moi, que son or est meilleur que celui du gouvernement. Et je dis qu’il a le droit de faire de la fausse monnaie, si elle est plus vraie que la vraie. Est-ce que, ce qui fait la valeur des pièces, c’est les images qui sont dessus, ou quoi ? ces demoiselles, ces femmes nues ou pas nues, les couronnes, les écussons ? Ou bien les inscriptions peut-être ? Ou bien leurs chiffres, disait-il, les chiffres qu’y met le gouvernement ? Les inscriptions, on s’en fout, pas vrai ? et les chiffres aussi, on s’en fout. Ça ne serait pas la première fois que le gouvernement vous tromperait sur la valeur et sur le poids, tout aussi bien qu’un particulier. Demandez seulement à ceux qui s’y connaissent. Le gouvernement vous dit : «Cette pièce valait tant ; eh bien, maintenant elle vaudra tant...» Ça s’est vu, ça peut se revoir. C’est moins honnête que Farinet, les gouvernements, parce qu’à lui, ce qu’on lui paie, c’est en quoi ses pièces sont faites et, à eux, c’est ce qui est dessus... <br> <br>À PROPOS DE L'AUTEUR <br> <br> <b>Charles-Ferdinand Ramuz</b> est né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à l’université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la profession de maître d’études au Collège d’Aubonne avant de comprendre rapidement qu’il n’était pas f...
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"Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, est un livre captivant écrit par Maurice Leblanc. Ce roman policier, publié pour la première fois en 1907, nous plonge dans l'univers fascinant d'un personnage hors du commun. <br>Arsène Lupin est un gentleman cambrioleur d'une intelligence et d'une audace exceptionnelles. Il est doté d'un charme irrésistible et d'un esprit vif qui lui permettent de se jouer des forces de l'ordre et de mener à bien ses vols audacieux. Mais Lupin n'est pas un simple voleur, il est également un justicier qui vole les riches pour rendre justice aux opprimés. <br>Ce livre est une collection d'aventures palpitantes où Lupin se retrouve confronté à des énigmes complexes, des mystères intrigants et des adversaires redoutables. De Paris à Londres, en passant par les châteaux de la campagne française, Lupin déploie tout son talent pour déjouer les pièges qui se dressent sur son chemin. <br>Le style d'écriture de Maurice Leblanc est fluide et captivant, nous tenant en haleine du début à la fin. Les rebondissements sont nombreux, les dialogues sont vifs et l'humour est présent à chaque page. Leblanc parvient à créer un personnage charismatique et attachant en la personne d'Arsène Lupin, un homme à la fois séduisant et mystérieux. <br>Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, est bien plus qu'un simple roman policier. Il est une véritable ode à l'intelligence, à l'audace et à la liberté. Maurice Leblanc nous offre un héros hors norme, qui défie les conventions et qui nous fait rêver d'un monde où les voleurs peuvent être des héros. <br>Ce livre est un incontournable pour tous les amateurs de romans policiers, d'aventures palpitantes et de personnages charismatiques. Plongez dans l'univers captivant d'Arsène Lupin et laissez-vous emporter par ses exploits extraordinaires. <br> <br> <br>Extrait : ""L'étrange voyage ! Il avait si bien commencé cependant ! Pour ma part, je n'en fis jamais qui s'annonçât sous de plus heureux auspices. La Provence est un transatlantique rapide, confortable, commandé par le plus affable des hommes. La société la plus choisie s'y trouvait réunie. Des relations se formaient, des divertissements s'organisaient.""" <br>
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<b>Une affaire retorse pour le commandant Forisse et Clémence.</b> <br> <br>S’il est une chose que Clémence voulait à tout prix chasser de son esprit, c’était bien la vision cauchemardesque de ce cadavre découvert par un hasard malheureux dans une longère abandonnée. Mais c’était sans compter sur le caractère obstiné du commandant Forisse, à qui elle s’était imprudemment confiée. Le flic mal embouché, sous le coup d’une suspension administrative, et la jeune adolescente paumée se mirent en tête de faire toute la vérité sur cette affaire. Ils ne se doutaient pas que leur enquête allait les conduire bien au-delà de la simple mise au jour d’une dépouille oubliée. <br> <br> <b>Plongez dans ce second tome haletant des dossiers secrets du commandant Forisse et suivez pas à pas les investigations d'un duo surprenant, bien décidé à découvrir la vérité sur un cadavre oublié...</b> <br> <br>EXTRAIT <br> <br>L’interrogatoire se poursuivit afin de connaître les lieux et les personnes que fréquentait la victime. Simon nota soigneusement les noms de plusieurs bars, boîtes de nuit ainsi que les identités de plusieurs individus qu’il faudrait interroger sans tarder. Les deux gendarmes remercièrent madame Maillé pour son concours et la libérèrent. Elle souleva sa lourde carcasse et quitta pesamment les locaux de la gendarmerie. Keroual la suivit un instant du regard tandis qu’elle s’éloignait d’une démarche fatiguée. « Il y a des gens qui n’ont pas de chance dans la vie », pensa-t-il. <br> <br>A PROPOS DE L'AUTEUR <br> <br>Né à Lyon, <b>Bernard Enjolras</b> vit depuis de nombreuses années à Trégastel. C’est là qu’il écrit, au cœur de la magnifique Côte de Granit rose. Dans ce onzième roman, le lecteur retrouve le commandant Forisse, ce vieux flic aigri et fatigué, découvert dans <i>Jackpot dans le Léon</i>.
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<b>Des personnages attachants, qui s’accrochent tant bien que mal aux « choses qui sauvent ».</b> <br> <br>Une année après la disparition de son mari, Kathrin ne comprend toujours pas ce qui s’est passé, la seule chose qu’elle sait, c’est qu’il devient urgent pour elle de vivre, de se laisser une chance d’aller mieux. Autour d’elle, gravitent sa famille et ses amis, entre égoïsme et petites lâchetés, confessions qui ne riment à rien et espoir que la vie pourrait changer. <br> <br> <b>Des pentes du val d’Anniviers aux galeries d’art de Genève, le lecteur glisse dans les pensées de personnages qui n'auront cesse d'émouvoir le lecteur.</b> <br> <br>EXTRAIT <br> <br>Un bon film, voilà ce dont elle rêvait à son arrivée à l’aéroport, s’absorber dans un bon film. Elle en avait marre de lire. Pas pour elle, les romans sans intrigue. Kathrin était calme et sereine à présent. Un week-end rien qu’à elle, enfin tranquille. Elle se sentait libérée de cette fatigue qui avait englué son esprit là-bas. Cette chaleur étouffante, les pages de son livre qui gondolaient, et sa peau qui semblait s’ingénier à ne pas brunir. D’un pas pressé, elle remonta la longue file des taxis en suivant les flèches tracées sur le bitume. Qu’est-ce qu’il faisait froid ! Quelle bise ! Traînant d’une main sa bruyante valise à roulettes, elle alluma son portable. <br> <br>CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE <br> <br>- « Dans son premier roman, Guillaume Favre se glisse avec finesse dans la sensibilité de cette femme en deuil qui laissera peu à peu la vie revenir la surprendre. Au fil de scènes qui s’enchaînent sur un rythme maîtrisé, l’auteur né en Valais en 1979 et résidant à Genève déploie la palette subtile des relations et des émotions qui lient et traversent ses personnages. Complexes et attachants, ceux-ci portent les couleurs paradoxales de la vie et on suit leur parcours et leurs émotions avec plaisir et curiosité. » <b>(Anne Pitteloud, <i>Le Courrier</i>, 30 décembre 2012).</b> <br> <br>- « L’intrigue peut paraître banale. On se laisse pourtant facilement aspirer par la musique des mots, par les personnages et leurs milieux de vie, par la description des lieux, de Chippis à Genève. Avec un style bien à lui, le narrateur se glisse parfaitement dans l’univers de son héroïne. On la suit dans ses difficultés à retrouver pied dans le présent, la mémoire qui va et vient tandis qu’on découvre jour après jour « ces petites choses qui sauvent ». Pas de dogme, pas de révolution de l’âme ni de l’esprit, juste une musique aérienne du quotidien à laquelle on s’identifie volontiers. On en ressort un peu triste et confiant à la fois. Un très joli premier roman (qu’on dévore d’une traite), bien plus subtil qu’il n’y paraît et qui vous hante longtemps après… » <b>(Isabelle Bagnoud Loretan, <i>Le Journal de Sierre</i>, 7 décembre 2012).</b> <br> <br>A PROPOS DE L’AUTEUR <br> <br>Né en 1979, Guillaume Favre est originaire du Valais. Il vit et travaille actuellement à Genè...
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"Le Horla, écrit par Guy de Maupassant, est un chef-d'œuvre de la littérature fantastique. Publié en 1887, ce recueil de nouvelles explore les thèmes de la folie, de l'obsession et de la peur de l'inconnu. <br>Le protagoniste de l'histoire est un homme tourmenté par la présence invisible et oppressante du Horla, une entité surnaturelle qui semble s'emparer de son esprit. Au fil des pages, le lecteur est plongé dans l'univers sombre et angoissant de cet homme, qui lutte désespérément pour garder sa raison. <br>Maupassant utilise une narration à la première personne, ce qui permet au lecteur de ressentir toute l'intensité de la terreur et de la confusion du personnage principal. L'auteur explore également les thèmes de la dualité de l'homme et de la frontière floue entre la réalité et l'imaginaire. <br>Le Horla est considéré comme l'une des œuvres les plus abouties de Maupassant, et a influencé de nombreux écrivains du genre fantastique. Son style d'écriture précis et évocateur, ainsi que sa capacité à créer une atmosphère oppressante, font de ce livre une lecture incontournable pour tous les amateurs de littérature fantastique. <br>En conclusion, Le Horla est un livre captivant qui plonge le lecteur dans un monde de folie et de mystère. À travers cette histoire, Maupassant explore les recoins les plus sombres de l'esprit humain, nous rappelant que parfois, la véritable terreur réside en nous-mêmes. <br> <br> <br>Extrait : ""12 mai. — J'ai un peu de fièvre depuis quelques jours ; je me sens souffrant, ou plutôt je me sens triste. D'où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse. On dirait que l'air, l'air invisible est plein d'inconnaissables Puissances, dont nous subissons les voisinages mystérieux.""" <br>
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<b>« Nos mains savent mieux parler que nos bouches, elles savent que les mots de nos doigts peuvent délivrer l’être de ses maux. »</b> <br> <br>Ce recueil de 99 poèmes répartis en 8 parties, dont chacune aborde des thèmes parlant de la foi, de la vérité, de la beauté de la nature, de l’entraide, de la haine, du malheur, de la désolation, de l’espoir, de l’au-delà. De <i>Les lignes de l’espoir</i> jusqu’à <i>Empreinte de vérité</i>, le poète y fait danser et pleurer les mots, nous fait voyager au propre comme au figuré, il explore la beauté du monde et fait ressortir tous ses maux afin de permettre à l’humanité d’épurer le malheur et le désespoir qui habitent en elle. <br> <br> <b>Un véritable combat des mots pour faire cesser tous les maux de l’Humanité.</b> <br> <br>EXTRAIT DE <i>ACROSTICHE RÉSONNANT</i> <br> <br>Pour être un homme serein et prudent <br>Harmonise ta vie par un geste humble, <br>Intelligent que tu sois, creuse ton esprit ingénieux, <br>Le prix de la confiance, c’est d’être loyal, <br>Influent est celui qui connecte son cerveau inspiré, <br>Gloire à la femme qui respecte l’homme galant, <br>Entre désespoir et déprime soit toujours épanoui, <br>N’a pas de futur, celui qui renie son trésor naturel, <br>Chaque humain possède en lui un don charismatique, <br>En plus, ce nom sera inscrit au livre éternel. <br> <br>À PROPOS DE L'AUTEUR <br> <br> <b>Philigence Antoine Adiouma Faye</b>, est un sénégalais né à Dakar en 1992, c’est un jeune talent qui a su relever les défis de la vie. Son éducation à la fois traditionnelle sérère et moderne, lui a inculqué le respect et l’amour envers son semblable, la patience, le courage... Il a su sonder le vide qui l’habite à la recherche de la perfection de l’esprit, la passion de la lecture a forgé son imagination. Dans ce premier recueil, fruit d’un travail de plusieurs années, il est avocat des mots, magistrat des incompris, porte-parole des affligés, pompier des boiteux et des persécutés, des mutilés de la vie... Son style poétique est une peau de caméléon qui se mue à chaque circonstance.
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<b>Un portrait délicat de la cité de l’Adriatique, carrefour séculaire des tumultes de l’histoire européenne.</b> <br> <br>L’écrivain britannique Jan Morris a découvert Trieste comme soldat en 1945, et cette ville n’a cessé depuis de la hanter. Maintes fois bousculée par les remous de l’histoire, Trieste incarne la précarité des frontières, la finitude des empires et s’est affirmée depuis des siècles comme un havre pour les exilés, célèbres ou anonymes. Évoquant l’histoire, l’art, la littérature ou l’architecture, Jan Morris esquisse dans ces pages un tableau élégant et teinté de mélancolie de la grande cité portuaire des Habsbourg, éprouvée par les années noires du fascisme et le glacis du rideau de fer. La Trieste d’aujourd’hui, cosmopolite et frémissante, à la fois latine, slave et germanique, reste une métaphore de l’histoire troublée de notre continent. <br> <br> <b>Plongez dans un tableau élégant et teinté de mélancolie de la grande cité portuaire des Habsbourg !</b> <br> <br>EXTRAIT <br> <br>Il y eut un temps où j’avais coutume de dire que si j’étais juive, je serais certainement sioniste. J’avais servi en Palestine sous mandat britannique et j’avais alors pensé que c’était les Arabes, pas les Juifs, qui en bavaient ; mais voir la jeune armée israélienne déferler dans le Sinaï lors de la première de ses guerres m’emplit de sympathie romanesque pour le petit État. Plus tard, je changeai à nouveau d’avis et compris que les Juifs que j’admirais le plus étaient ceux de la diaspora qui n’avaient pas abandonné la fierté de leur origine et restaient étroitement liés par l’histoire et la culture, par un amour des mots, de la musique et du débat, mais qui étaient par essence des citoyens du monde, supranationaux, extraterritoriaux. C’est leur esprit, diffus mais rémanent, tel un gène de chromosome, qui me fait voir Trieste encore comme une ville juive. D’ailleurs, les Juifs restent encore dans les parages. L’essentiel de leur vieux ghetto, dans le quartier de la Piazza Unità, a fait les frais des transformations municipales, mais ce qui en reste, comme dans bien des anciens ghettos d’Europe, est devenu plutôt tendance. Les excellentes librairies, les antiquaires, les marchands d’art et les restaurateurs abondent et il y a un marché aux puces le dimanche. Via del Monte, la synagogue des migrants abrite un musée juif, dirigé par un rabbin de la grande synagogue et il y a une école juive à côté. Ici et là, cependant, des rues médiévales abandonnées subsistent, dans l’attente de la démolition, et leurs hautes maisons vides à volets clos, leurs lampes, chaînes, cadenas et chats errants rappellent des époques plus cruelles. L’autre jour encore, dans le même quartier du ghetto, j’ai vu trois musiciens ambulants en loques chassés par la police et, en les regardant fermer leurs étuis, fourrer leurs instruments sous le bras et partir d’un pas traînant vers le front de mer, je songeai qu’ils ressemblaient vraiment aux malh...
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